Bruno Lage en conversation informelle avant la Supercoupe

L'entraîneur du Benfica, Bruno Lage, dans une conversation improbable avec Marcel Keizer, entraîneur du Sporting, au Canal 11 de la Fédération Portuguaise de Football, a parlé sur le derby de la Supercoupe, a cité les footballeurs des lions qu'il admire le plus et a s'est souvenu de Jaime Graça et de la fête du 37.

La signification de jouer pour la Supercoupe 

“C'est une opportunité supplémentaire de jouer une nouvelle compétition et curieusement, c'est un titre ou le Benfica n'a pas eu beaucoup de succès et notre objectif est de changer cette tendance. C'est un trophée important puisque c'est le premier de la saison. Le fait que ce soit un derby, il aura une signification encore plus importante pour l'équipe qui sortira vainqueur.”

Prévisions sur le Sporting

“Ce n'est pas facile de répondre lorsque nous sommes encore en début de saison où, que ce soit pour une équipe ou pour l'autre, nous tentons de donner du rythme aux athlètes, de vouloir faire rapidement jouer l'équipe au niveau de  la saison précédente, d'essayer, en même temps, de connaître les nouveaux joueurs.  Je ne sais pas encore vraiment quel Sporting je peux rencontrer, mais de ce que j'ai vu, ce sera un Sporting pareil à la saison passée, avec l'objectif clair d'avoir la possession de balle, de contrôler le match, d'aller droit vers les cages adversaires et d'essayer de joueur un bon football.”

Bruno Fernandes et Mathieu méritent d'être mis en avant

“J'aime beaucoup les milieux, parce que ce sont des joueurs qui arrivent à faire beaucoup de choses. Ils ne sont spécialisés en rien, mais sont réguliers en tout, et au Sporting, tout le monde connaît Bruno Fernandes. Il est très fort pour lier le jeu, dans les entre-lignes il sait faire tourner le ballon et occuper les espaces derrière le dos milieux pour recevoir, se retourner et tirer. (...) J'aime aussi le central Mathieu, la façon dont il construit son jeu, sa manière de défendre et de savoir retirer la profondeur à l'équipe adverse et nous voyons bien qu'avec lui, la ligne de défense a un certain comportement et que sans lui, elle se comporte différemment. Le Sporting est une grande équipe qui possède d'excellents joueurs, et je pense que ces joueurs font la différence.”

Le moment le plus marquant de la fête du titre

“Mon frère disait une chose lorsque nous travaillions dans la formation du Benfica : lorsque nous arrivons à la fin d'une époque, nous sommes soulagés d'avoir gagné. C'est ce que j'ai ressenti. Je suis resté soulagé, parce qu'à un certain moment, j'ai senti l'importance de gagner ce titre. (...) Lorsqu'à la 90’, j'ai vu que nous gagnions au Santa Clara, j'ai pensé : ‘c'est bon, il ne va plus s'enfuir’. Il y a une très belle photo où les joueurs se préparent pour fêter le titre et soulever la coupe et où je suis tranquille, assis sur une chaise, à boire un Coca-Cola pour me détendre. C'est ce qui m'a fait le plus plaisir… Ça a été de gagner le championnat (...). J'étais très heureux parce que j'ai pu contribuer à ce moment.”

L'impact de Jaime Graça dans la vie de Bruno Lage

“Je parle de Jaime Graça parce que c'est la personne qui m'a le plus marqué, pas seuleument comme entraîneur, mais aussi en tant que personne et par sa façon d'être. Il a été un grand joueur du V. Setúbal, du Benfica et de l'Équipe Nationale. En tant que joueur, entraîneur et en tant qu'homme, il m'a beaucoup marqué par sa simplicité. C'était un homme simple, même dans sa manière de faire jouer les équipes. Ça avait l'air simple et c'est ce que j'ai appris avec lui. Jaime est mort et j'ai senti que je devais faire un pas différent dans ma vie.Je suis sorti du Benfica, je suis allé aux Émirats Arabes Unis, j'y suis resté deux ans, après je suis allé en Angleterre et j'y suis resté trois ans. Mon fils est né, il s'appelle Jaime, et j'ai senti un déclique : je devais rentrer à la maison et puis tout ça est arriver en l'espace d'un an. Jaime Graça a été la première personne qui m'a marqué ainsi, mais il y en a d'autres comme Carlos Carvalhal.”

Message pour les supporters 

“Le message que je veux laisser, c'est que les supporters du Benfica et du Sporting puissent s'asseoir et parler face-à-face comme nous sommes en train de le faire actuellement, et parler un peu de la vie et de ce que chacun fait, sans problème. La passion pour le football commence par un rêve, mais que ce ne soit pas celui d'aller au stade et qu'il se réalise, mais que ce soit celui d'aller au stade et que ce soit un grand match, sans problèmes. Nos supporters sont infatigables et surtout ces cinq derniers mois. Je me souviens du premier match, où nous perdions 0-2 dans les premières 20 minutes et j'ai senti une énergie très positive au Estádio da Luz qui a pousse l'équipe à retourner la situation. Ce furent cinq mois de soutien implacable et j'espère que les supporters nous accompagneront de la même manière cette année. Les choses ne se passent pas toujours bien, et c'est quand nous somme au plus bas et que nous avons le plus besoin d'eux : quand cela est arrivé, les supporters ont toujours été de notre côté et nous ont aidé à faire une grande campagne qui nous a permis la Reconquête [du titre], et c'est cela que nous devons retenir.”

Texte : Diogo Nascimento et Marco Rebelo

Photos : Archive / SL Benfica