« Notre plus grand adversaire, c'est le manque de temps »

AVANT-MATCH

Pas d'excuses et toujours gagner : c'est ainsi que Bruno Lage voit la façon dont Benfica participera à la Supercoupe Cândido de Oliveira ce jeudi 31 juillet, contre Sporting, à partir de 20h45, à l'Estádio Algarve.

Compte tenu de la pré-saison atypique avec peu de matches, et peut-être en reprenant ce que vous avez ressenti avec le match de l’Eusébio Cup, je vous demande comment vous sentez l'équipe. Comment se porte-t-elle ? 

Le moment est facile à expliquer. Nous avons, avec aujourd'hui, 14 jours de travail, deux matches d'entraînement, cependant, nous avons un match avec un adversaire très compétent. C'est un trophée que nous voulons gagner, mais pour l'instant, notre plus grand adversaire, c'est aussi le temps, ou le manque de temps. Le manque de temps pour se reposer d'une longue saison et d'une Coupe du monde, le manque de temps pour faire une pré-saison idéale, mais ce ne sera pas une excuse ici, ce sera... C'est un autre adversaire que nous devons battre.

Vous avez déjà remporté une Supercoupe contre le Sporting, 5-0 [2019]. Je vous demande si ce match sert d'inspiration et si, le moment venu, cette inspiration passera par Florentino en tant que titulaire, puisqu'il est le seul restant de cette équipe ?

C’est vrai... c'est Tino [Florentino]. Le plus important pour nous est de regarder vers l'avenir, et nous voulons remporter le premier trophée de la saison. 

Je vous demande directement si vous êtes déçu de ne pas avoir [João] Félix, heureux de ne pas avoir Gyökeres de l'autre côté et mécontent d'avoir Fábio Veríssimo comme arbitre. 

Première question, à propos du joueur [João Félix], vous savez que je connais très bien le joueur, mais il n'est pas avec nous, donc si vous voulez que je parle de João, vous devez me poser des questions sur João Rego et João Veloso. Et le Félix dont je vais parler, c'est Nuno [Nuno Félix]. C'est un athlète en qui nous croyons beaucoup, nous en avions beaucoup et nous avons beaucoup d'attentes à son sujet, mais c'est avec beaucoup de regret que nous l'avons perdu sur blessure. En ce qui concerne l'arbitrage, ce que je veux et je pense que c'est le plus important... Je pense que le plus grand compliment que l'on puisse faire à l'arbitre, Fábio Veríssimo, c'est qu'à la fin du match, ils parlent des vrais artistes que sont les joueurs. Ensuite, nous sommes plus préoccupés par ce que nous contrôlons. Nous avons 14 jours de travail, nous cherchons quelle est la meilleure façon, la dynamique avec les nouveaux joueurs, pour jouer avec la qualité que je pense que cette équipe peut jouer. 

Vous avez oublié Gyökeres... 

C’est ça, nous nous soucions plus de ce que nous contrôlons.

La saison dernière s'est terminée par une certaine tension entre Benfica et le Sporting, notamment parce qu'ils se sont disputé les deux titres jusqu'à la fin, avec des communiqués des deux côtés, des piques lancées l'un à l'autre. Je voudrais vous demander si, à la veille de la Supercoupe, cette déclaration que Benfica a faite hier [29 juillet] à propos de [l'arbitre] Fábio Veríssimo, si c'était nécessaire ou s'il était possible d'éviter certaines tensions ici à la veille du début de la nouvelle saison ?

Je répète ce que je viens de dire : la chose la plus importante, et le compliment pour demain pour l'arbitre Fábio Veríssimo, c'est de parler du match, des joueurs, des vrais artistes. C'est la chose la plus importante. C'est l'arbitrage de demain et c'est l'avenir. 

La question que je vosu pose concerne l'équipe et aussi les recrues. Devons-nous nous attendre à un Benfica différent, de votre part, par rapport à la saison dernière, même en raison de certaines caractéristiques des joueurs qui ont été recrutés ? Est-ce un changement de ce que vous voulez pour les idées de cette saison par rapport à la saison dernière ? 

Nous sommes toujours à la recherche de la construction et de l'évolution de quelque chose. Nous avons dit tout au long de l'année que nous sentions qu'il y avait des moments dans le jeu où nous devions évoluer et que ces moments dans le jeu n'évoluaient pas seulement avec l'entraînement. Nous devions faire quelque chose de plus pour faire cette évolution au moment du jeu que nous voulions. L'une, vous avez déjà posé la question, à Fredrik [Aursnes], sur l'agressivité. L'autre était le thème, au cours de l'année, le contrôle du jeu avec le ballon. Je pense qu'on l'a déjà donné, surtout en première mi-temps [contre Fernerbahçe]... Nous avons montré ce que cette équipe peut développer en ce moment. C'est notre plus gros adversaire, c'est nous, entre les matchs... Recevoir tous les joueurs, les préparer de la meilleure façon et répondre à la façon de jouer que je crois que cette équipe peut jouer. 

Si l'on prend aussi cette idée de la façon dont vous voulez que Benfica joue, et nous savons qu'il n'y aura pas de João Félix, il y a Ivanovic, c'est un autre grand investissement de Benfica, pensez-vous parier sur un 4-4-2 et, éventuellement, attribuer à Ivanovic un rôle qui, à d'autres moments, était celui de João Félix, avec vous dans le premier passage ? 

Écoutez, à propos d'Ivanovic, c'est un joueur que je connais très bien, mais il n'est pas encore un joueur de Benfica. Ce qui est beaucoup plus important que le design que nous pouvons avoir sur le terrain – et ici le problème que vous avez très bien fait à Fredrik, parce que Fredrik joue à plusieurs postes, mais parfois il joue à plusieurs postes avec des fonctions similaires – c'est que nous nous rencontrons tous, mes idées et quelles sont les caractéristiques des joueurs et les rôles qu'ils peuvent avoir dans le onze. Et que, pour le moment, nous construisons l'effectif pour avoir ce en quoi je crois toujours : avoir de la compétitivité interne, ce qui est très important, avoir plusieurs solutions pour que, à tout moment - et vous l'avez vu la saison dernière - quel que soit le système, nous puissions être affirmatifs dans la stratégie. Transmettez-le, de manière très claire, à nos joueurs, et ils pourront performer sur le terrain de la meilleure façon.

Pensez-vous que vous serez en mesure de protéger le vestiaire dans cet environnement de politique ? Ou est-vous un otage du président Rui Costa, ou le président Rui Costa un otage de vous ? Au fait, envisagez-vous demain [jeudi 31 juillet] de vous présenter sur le terrain sans les joueurs de l'équipe première, en guise de protestation contre le non-report de la date de la Supercoupe ?

Je suis parfaitement conscient des temps qui s'annoncent, et même en plaisantant je peux vous dire que je sais très bien quel sera « l'état du terrain » lors des prochains matches. Comme je l'ai dit l'année dernière, je vais essayer de ne pas entrer dans l'acte politique, mais il y a une ligne que je vais tracer tout de suite. Peu importe qui c'est, s'il y a une attaque sur mes joueurs et mon équipe, je ne laisserai pas passer cette ligne. Donc, quel que soit celui qui attaque l'entraîneur, il n'y a pas de problème, cela fait partie du travail, cela fait partie d'être ici et de servir le Sport Lisboa e Benfica. Cependant, toute attaque, peu importe qui c'est, qui atteint l'équipe, qui atteint les joueurs, ils devront faire face à moi. 

Qu'en est-il du report de la Supercoupe ? Si vous pouvez présenter une équipe sans joueurs de l'équipe première en guise de protestation... 

En ce qui concerne la date du match, la seule chose qui m'inquiète est la santé de nos joueurs, et cela m'inquiète dès la première heure, et nous avons malheureusement déjà perdu deux joueurs sur blessure au cours de ces deux premières semaines. C'est difficile pour moi, en tant qu'entraîneur, de regarder un gamin comme Nuno Félix, et de devoir lui dire qu'il a une blessure à long terme et qu'il ne jouera pas pour Benfica, alors qu'il a travaillé presque toute sa jeunesse pour arriver ici. Il est également difficile pour nous de se rapprocher de Bruma, qui a de nouveau atteint un niveau d'excellence dans sa carrière, à l'âge de 30 ans, et de dire qu'il devra repousser ce rêve d'aider l'équipe, comme il l'a fait l'année dernière. Mais d'accord, je suis l'entraîneur de Benfica, les hommes que je dirige sont les joueurs de Benfica, donc, où que ce soit, le moment, le lieu, nous allons jouer et nous allons jouer pour gagner. 

Je voudrais vous demander si vous pensez que demain, bien plus que de jouer la Supercoupe, en début de saison, l'avenir de Benfica sera en jeu lors des prochaines élections ? 

Non. Jouons un match de football.

Kökcü a fini par quitter le club lors de ce mercato, après aussi la confusion avec lui lors de la Coupe du Monde des Clubs. Je vous demande si ce départ était inévitable ? Et d'ailleurs, vous aviez aussi parlé des changements qu'il fallait faire à Benfica, je vous demande si vous avez déjà fait certains de ces changements. 

Mon intention était de parler du mercato, et je vais profiter de votre question à la fin. Je commence à reporter les questions dès la première [conférence de presse], mais quand le marché sera terminé, je serai là pour répondre à toutes les questions. Cependant, je ne peux pas m'empêcher de vous donner quelques éléments pour travailler sur le sujet, et de me rendre compte que notre marché prend en compte ces points suivants : d'abord, les joueurs blessés ; Deuxièmement, les joueurs en fin de contrat et à la fin de leurs prêts, les joueurs vendus et le renfort de l'équipe. C'est donc sur ces quatre points que nous faisons notre marché. En ce qui concerne Kökcü, nous avions une excellente relation, comme je l'ai dit, une bonne opportunité s'est présentée pour le club et tant mieux pour lui, il a exprimé son envie de partir, il est parti, et nous avons dû trouver un joueur qui pourrait le remplacer. 

Vous avez terminé la saison au niveau national en jouant contre le Sporting, alors que le Sporting a déjà eu plusieurs matches de préparation. Ce que vous avez vu chez l'adversaire qui a changé et qui peut rendre la tâche de Benfica difficile, surtout ici au niveau tactique, il y a quelques doutes, comment le Sporting de Rui Borges se comportera-t-il demain, qu'attendez-vous ?

Il faut s’attendre à un adversaire très compétent, une équipe technique compétente, avec d'excellents joueurs, mais, pour le moment, notre plus grand adversaire est le temps et c'est ce temps que nous devrons gagner. 

Pour finir, à quel genre d'ambiance vous attendez-vous, surtout après ce qui s'est passé samedi [26 juillet] à l'Estádio da Luz, dans le cadre de l'Eusebio Cup ? Maintenant, bien sûr, c'est un match différent, un terrain neutre, à quel genre d'atmosphère vous attendez-vous ? 

Un match de grandes émotions et bien sûr, le soutien de nos fans. Le soutien de nos supporters tout au long de la saison a été infatigable, à la Coupe du Monde des Clubs, ils étaient présents, ils se sont fait entendre, ils nous ont soutenus et une fois de plus, à domicile, lors du match de la Coupe Eusebio, c'était vraiment une ambiance fantastique. Où nous avons eu l'occasion de mettre sur le terrain tous les joueurs qui ont été à notre service, donc je crois que demain sera un autre bon exemple de nos fans présents et aidant dans le match et remportant le trophée.