Terrain de Sete Rios

En peu de temps, un terrain agricole s’est transformé en un espace ample, prêt à devenir un terrain de sport. L’opération marque une phase stimulante du Club, qui avait déjà atteint le statut de Club le plus populaire parmi toutes les associations sportives portugaises. L’effort de la masse associative a été remarquable – en fonction de ce qui était à la portée de chacun (en travaillant ou en contribuant financièrement, même si la somme n’était pas élevée). Cela a donné naissance à une espèce de « fièvre collective ». Directeurs, athlètes, membres qui cotisaient pour le Club ou tout simplement des sympathisants du Benfica et de nos équipes ; tous se sont impliqués.

Certains dimanches, on ne se reposait pas. Le matin, on transportait des pierres, on arrachait les plantes et on taillait les arbustes ; après s’en suivait un déjeuner populaire, de fraternisation – généralement une « bacalhauzada » (de la morue) avec des pommes de terre. Si notre équipe jouait plus tard dans la journée, tout le monde allait sur le terrain pour assister au défi (le nom que l’on donnait aux rencontres). À la fin de la journée, exténués mais sans perdre le moral, tous criaient d’une seule et même voix : « Viva o Benfica ! » (Vive le Benfica !).

Pendant les deux saisons entre la sortie de la Feiteira (1911) et l’inauguration de Sete Rios (1913), le Benfica a utilisé le Terrain de la Palhavã (du SC Império) et le terrain des Laranjeiras (du CIF) pour organiser ses matchs « à domicile », qui comptaient pour le Championnat Régional de Lisbonne. La vérité est que cela n’a pas affecté la performance de l’équipe, qui a gagné deux titres durant la période en question. Le début des entraînements pour la saison 1913/14 a déjà été possible sur le terrain de Sete Rios. C’est avec joie et confiance qu’ils ont attendu l’homologation par l’Association de Football de Lisbonne (AFL).

Le 12/10/1913, devant environ 5 000 personnes – une participation peu habituelle pour assister à des activités sportives pour l’époque -, la AFL a ouvert la saison 1913/14. Lors du match le plus important du Championnat Régional de Lisbonne, le Benfica a reçu et battu le Sporting 4-0. Le nouveau terrain avait provoqué de l’étonnement, par sa construction rapide et par son environnement : au fond du terrain, il y avait été construit un chalet en bois où le Benfica y avait mis des douches et des toilettes.

Le 12/10/2013, devant environ 5 000 personnes, le nouveau terrain avait provoqué de l’étonnement, par sa construction rapide et par son environnement.

Avec l’ambition de faciliter et d’agrandir l’action de la collectivité, la nécessité de posséder un nouveau terrain avec toutes les améliorations possibles s’est fait sentir. La priorité a été donnée aux gradins afin d’offrir de meilleures conditions aux spectateurs et d’augmenter le niveau d’assistance aux matchs. Le 11/04/1915, après 11 ans d’existence, le Benfica avait enfin un terrain avec des gradins !

Le 29 mai de la même année, le premier terrain de tennis a été inauguré : il est devenu populaire parce qu’il était accessible à tous les associés. En exploitant l’ancien réservoir d’arrosage, la natation a fait son apparition au club (en 1914), ainsi que le water-polo (en 1916). Au football, le Benfica continuait à conquérir de nouveaux titres et à gagner des tournois, montrant de plus en plus qu’il était le meilleur club portugais – 3 titres régionaux (13/14, 15/16 et 16/17), un tournoi Coupe du Portugal (13/14) et le tournoi international « Quatre Villes » (victoire sur l’autoproclamé « champion du Nord » FC Porto, 9-0 !)

Le 17/09/1916 ont été définies, avec les Desportos de Benfica, les bases pour la jonction entre les deux institutions, sous réserve de continuer à utiliser le terrain de Sete Rios (avec une localisation plus centrale), même si derrière le siège de L’Avenue Gomes Perreira il y avait un terrain de sport. Ceci jusqu’à voir si cela était plus avantageux pour le club ou non. Mais le propriétaire, le 20 et le 26/06/1917 (quelques mois avant que le contrat de location arrive à terme), a adressé deux lettres à la Direction du Benfica pour savoir quand il pourrait être reçu par le club pour parler de quelques modifications sur le contrat, qui débuteraient le 1 janvier 1918.

Les modifications ont été écrites de la forme suivante : la location annuelle passait à 650$00 ; les contributions (plus de 40$00 par an) étaient désormais à la charge du locataire ; les améliorations et les travaux faits, ou à faire, peu importe les matériaux utilisés, appartiendraient dorénavant au propriétaire ; le locataire sera obligé de retirer, ou au moins de répandre uniformément sur tout le terrain, si le propriétaire le souhaite, le déblais présent sur le terrain et qui était en train de former une élévation ; le contrat serait de trois ans sans que le locataire ait le droit à une indemnisation si le terrain, une partie ou dans sa totalité, est exproprié par la Mairie.

Ces conditions ont été considérées comme totalement inacceptables par tous les directeurs présents lors de la réunion du 13/08/1917. Le 31 décembre de la même année, la Direction a décidé d’abandonner Sete Rios, en cherchant à résoudre de la meilleurs façon le problème que le propriétaire avait créé, et de s’installer sur un terrain dans la zone de Benfica. Le dernier match s’est joué le 27/05/1917, contre le Sporting (D1-4) pour la finale de la Coupe de Honra. Le Benfica s’est donc installé dans la Quinta de Marrocos, derrière l’avenue Gomes Pereira, où il possédait un grand siège depuis le 17/09/1916 (anciennes installations des Desportos de Benfica).

Actuellement, l’espace de Sete Rios où notre Club a joué a été sacrifié au profit de l’expansion urbaine de Lisbonne au nord : des immeubles et leurs jardins y ont été construits entre la rue Prof. Lima Basto (ancienne Estrada de Pavalhã), la rue António Granjo, la rue Dr. António Martins et la ligne de ceinture intérieure des chemins de fer, à côté de la gare de Sete Rios. Après 4 glorieuses saisons, le club est revenu à Benfica en cueillant les « fruits qu’il avait plantés » lorsqu’il était parti en 1911.